Pourquoi ce blog ?

Parce que je pense qu'un témoignage n'est jamais inutile et que plus personne ne parle de cette saloperie...


vendredi 27 mars 2015

La grippe fin mars !!! Cool !!!

Deuxième jour au fond de mon lit !!!

Au début de l'hiver, je reçois une jolie lettre de la Sécurité Sociale me demandant d'aller me faire vacciner contre la grippe, ce qui, dans mon état, s'avère indispensable...

Ceux qui me connaissent savent combien je déteste me faire piquer, mais bon, là, il faut le faire. Je ne vais pas tenter le diable non plus.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, mon corps a commencé à faire des trucs inhabituels : se vider par le nez, tousser, éternuer, monter en température... Au réveil, deux de tension et en sueur...

Je décide d'aller voir mon médecin à Lariboisière qui me reçoit à 9 h 30 (il est vachement bien mon médecin) et après examen, il m'annonce :
"Vous avez la grippe."
Fin mars ?!?! Cool !!!

Je lui dis que j'ai été vacciné. Il m'explique alors que le virus a muté entre la fabrication du vaccin et la vaccination... Je suis donc arrêté jusqu'au  30 mars inclus...

Super !!!
Qu'est-ce qu'on m'a injecté dans les veines ?!?!
Et pour rien en plus !!!

Je lui rappelle que nous nous voyons dans un mois après une nouvelle prise de sang et un nouveau scanner. Je lui fais part de mon inquiétude quant au nombre de CD4. Contrairement à toute attente, il m'explique qu'au contraire, cette grippe pourrait bien les booster et les faire augmenter. Mais de toute façon, ce n'est pas si grave pour l'instant et que la courbe, si elle baisse quand même, reprendra son ascension tout à fait normalement... Il me confirme également qu'il est très optimiste sur le fait que nous arrêtions enfin les antibiotiques que je supporte de plus en plus mal. J'en suis à 14 mois quand même.

Je sors de l'hôpital et je cherche où j'aurais pu attraper la grippe. Immédiatement, me revient à l'esprit tous ces gens qui toussent, éternuent ou évacuent leurs miasmes dans le métro sans mettre leur main devant leur orifice buccal contaminant !!! Ça me rendait déjà dingue. Mais là, lorsque j'en prendrai un ou une en flagrant délit de contamination générale, je ne sais pas comment je vais réagir...

Je rappelle pour ceux qui prennent ce blog en cours que j'ai choppé un cousin de la tuberculose très probablement dans le métro.

Bref, tout ça pour dire :
  • Que je suis cloué au lit avec 39 de fièvre,
  • Que je consomme un rouleau de PQ par nuit (dans cette situation, j'ai abandonné les mouchoirs en papier),
  • Que cette situation aurait pu être évitée si nous étions plus malins que nos virus terrestres qui semblent développer des capacités d'adaptations incensées...
  • Et surtout que les gens, où qu'ils soient, sachent que lorsqu'ils toussent sans protéger l'autre de leurs microbes, c'est simplement un con irresponsable...

lundi 16 mars 2015

Le traitement par le sport... Indispensable

D'habitude, je viens parler ici de mon quotidien avec cette saloperie. Aujourd'hui, petite différence notable, c'est de sport dont je viens vous parler. Le sport, cette activité essentielle qui permet d'entretenir un corps mis à rude épreuve par les traitements qu'il subit au quotidien.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est grâce à cette maladie que j'ai repris une activité sportive intensive après 19 ans d'arrêt. Basketteur de 4 à 22 ans (entre 1972 et 1991), en janvier dernier, c'est au Volley-Ball que je suis passé et me suis inscrit chez "Contrepied", l'association gay de volley-Ball (plus d'info en cliquant ici ->). Deux entraînements par semaine. Rien de bien extraordinaire en soi...

Ce week-end, c'était : "Stage intensif à Notre Dame de Gravenchon" en Seine Maritine, pour préparer en particulier le Tournoi des Franco-Volley qui aura lieu le week-end prochain à Paris.

Programme :
  • Vendredi : Arrivée, répartition des chambres (à 3) et soirée de prise de connaissance et de convivialité : tarot, billard, baby-foot, etc... et bar...
  • Samedi : Entraînement technique de 9 h 00 à 12 h 00 puis de 14 h 00 à 17 h 30 (passes, réceptions, services, contres)...
  • Soirée de convivialité et Laser-Game à partir de 22 h 00 près du Havre...
  • Dimanche : Entrainement tactique de 9 h 00 à 12 h 30 (positions de réception, d'attaque et de contre) puis tournoi de 14 h 00 à 18 h 00...
Nous étions 28 stagiaires encadrés par deux entraîneurs, deux pros, qui nous ont mené la vie dure, très dure :
  • Pasquale, un Italien de 26 ans qui joue à très haut niveau, lui, il nous a torturé, il n'y a pas d'autres mots. L'échauffement avec lui, c'était souffre, souffre et re-souffre...
  • Taka, un Français d'origine japonaise qui pratique le Volley-Ball depuis 25 ans, plus doux et tout aussi exigeant mais avec le sourire.
Je précise les origines de nos deux entraîneurs parce que l'Italie et le Japon font parties des meilleures nations au Volley-Ball. C'est uniquement pour cette raison et pour dire que nous avions la chance d'avoir le top du top.

En résumé, Pasquale nous faisait les démonstrations très carrées, très techniques, très pros (parfois un peu autoritaire) et Taka, pour détendre l'atmosphère (mais pas nos muscles), les chorégraphiaient avec un grand sourire, histoire de nous montrer que les placements du corps les plus improbables pouvaient être parfaitement naturels ET élégants...

Si nous avions le malheur de nous planter, ils avaient à leur disposition une série d'images représentant des animaux que nous devions reproduire. Sur le moment, c'est rigolo mais quand vous devez faire le canard, l'araignée ou le crocodile pendant 30 secondes, l'erreur, je vous l'assure, vous ne la refaites plus... Sans compter qu'une erreur d'une personne et c'était tout le groupe qui se retrouvait en ramper lamentablement sur le parquet. Rien de tel pour fédérer une équipe. Perso, j'ai fini par cacher ces images de malheurs musculaires !!!

Résultat aujourd'hui, comment dire???
"Je ne suis que douleurs et souffrances".

C'était ma première impression laissée sur Facebook à la suite du premier entrainement, ce n'est, aujourd'hui, qu'une confirmation appuyée et argumentée...
Mais les progrès sont là : mes attaques sont mieux synchronisées et coordonnées, mon service stabilisé et plus fiable, mes réceptions sont plus contrôlées et surtout utilisables par le passeur. Il reste un refus quand même : je refuse de me jeter parterre, c'est un coup à ne pas se relever... Il y a des limites à ne pas dépasser à un certain âge ou à un âge certain, c'est comme vous voulez.

Pendant ce week-end, j'ai découvert des muscles dont je ne connaissais même pas l'existence et en ai  redécouvert d'autres que je croyais totalement disparus ou endormis à jamais. Hum, les mystères du corps humain...

Le moment de détente du samedi soir, au Laser Game du Havre, si vous avez l'occasion, faites-le. C'est drôle et épuisant mais surtout, c'est très fédérateur. Tout se passe dans le noir, seuls quelques dessins sont éclairés à la lumière noire... Le but étant de "tirer" sur l'équipe adverse, tout simplement.

Ne faites pas comme moi qui croyais à un moment être contre un mur, je m'appuie pour souffler deux secondes et je me rends compte... qu'il n'y a pas de mur... Résultat : je me suis écrasé comme une merde parterre... Par chance, personne ne m'a vu... L'honneur est donc sauf...

En revanche, mettre 16 folles dans un espace sombre avec une arme laser entre les mains, je pense que tout le Havre nous a entendus tellement les youyous étaient forts !!!

Bref, deux jours physiquement intenses, moralement épanouissant et surtout de belles rencontres dans un club où nous sommes un peu plus de 350 et où connaître tout le monde prend plusieurs années.

mardi 3 mars 2015

Truvada et dépistage rapide : Euh, ça part en vrille, non ???

Aujourd'hui, je ne vais pas parler de moi, de mon traitement, mon état de santé et de mes effets secondaires qui deviennent finalement primaires tellement ils sont présents.

Non, je vais aborder deux sujets qui me laissent plus que perplexe :
  • Le dépistage rapide du V.I.H.
  • Le traitement par Truvada en remplacement de la capote.

Le Dépistage rapide du V.I.H.

Cela fait plusieurs années que j'entends parler de cette nouvelle "mode" qui permet de connaître en moins de 30 minutes votre état sérologique.

J'en ai bénéficié (si je puis dire) lorsque je suis arrivé aux urgences le 15 janvier 2014 et, effectivement, en moins de 30 minutes, un médecin est venu me voir pour me dire que j'étais touché par la maladie. Heureusement, j'étais aux urgences, encadré et pris en charge.

Maintenant, pourquoi cela me gêne-t-il ?

Simplement parce que certaines associations proposent ce test directement sur les lieux de drague, de consommation sexuelle, sur les places publiques, entre deux portes, entre deux métros ou entre deux ascenseurs !!! 

La première pensée qui me vient tout de suite à l'esprit : en cas de test positif, qui prendra en charge l'individu jusqu'à ce qu'il se remette de cette émotion pour le moins terrifiante ?

Est-ce qu'un acteur de prévention, à 3 h 00 du matin, dans un bois, sur un parking d’autoroute, dans une boîte de nuit, au fond d'une backroom aura le temps de s'occuper de la personne en question ? 

Quel temps pourra-t-il lui accorder au final ?

Dans quel état d'esprit peut repartir un individu à qui l'on vient de dire :

"Mon gars, tu es probablement plombé, tu vas devoir aller à l'hôpital pour que l'on te confirme ce dont je ne suis absolument pas sûr et, dans la foulée, tu devras probablement prendre des traitements très agressifs toute ta vie et ta sexualité ne sera plus jamais pareille ?"

Que pouvons-nous imaginer qu'il fera ? Est-ce qu'il se jettera sous la première voiture qui passe ? Est-ce qu'il se précipitera dans la Seine ou la Garonne ou est-ce qu'il se noiera dans la première flaque de sperme trouvée au fond de la backroom où il se trouve ?

Autre question concernant ce test rapide : Si deux individus se font dépister ensemble, qu'ils sont tous les deux négatifs "sur le moment", que vont-ils faire ? Ne pas utiliser de capote ?

Est-ce cela faire de la prévention ? Dire aux mecs :

"C'est bon, vous êtes négatifs, envoyez-vous en l'air même si l'on ne sait pas ce que vous avez fait dans les jours précédents ???" 

Et s'il y a séro-discordance, que se passera-t-il ? On le sait très bien, beaucoup de mecs font du "séro-triage" qui consiste à ne pas coucher avec un individu qui "semble" être malade... Comme si c'était écrit sur son front !!! Que fera-t-il ? Il le plantera, là, comme une merde !!! Super !!!

Les réactions humaines sont toutes différentes mais ne sont jamais anodines. Pendant toutes ces années, de multiples précautions étaient prises après un test, personne n'apprenait sont état sérologique en dehors de la présence d'un médecin. Aujourd'hui, c'est un bénévole (je ne dénigre pas leur travail, au contraire, je sais combien il est important et difficile) qui va leur dire.

Avec quel bagage psychologique, avec quel recul, avec quelle compétence ???

Et je le redis, le travail des bénévoles est essentiel mais celui-là est, à mon humble avis, pas du tout de leur ressort. 
 C'est au médecin de faire ce job, à personne d'autre. 

Et puis, tant que nous y sommes, à quand les résultats par courrier recommandé, par mail ou par SMS ???

Le traitement préventif par le Truvada
Définition : "L'emtricitabine/ténofovir est un agent antirétroviral contre le VIH-1 et le VIH-2, composé d’emtricitabine (nom commercial Emtriva) et de fumarate de ténofovir disoproxil (nom commercial Viread). Ces deux molécules sont des inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (NRTI). Il est prescrit lorsque le patient est déclaré séropositif, mais il est également étudié en prévention pour des populations précises, dans le cadre d'essai sur les PreP et autorisé dans cette prescription aux États-Unis. Il est vendu sous le nom Truvada."

Soudainement, c'est tout de suite moins sexy !!!
Ce n'est pas de la Valériane ou du Tilleul, c'est du 100 % chimique !!!

L’enquête Ipergay 2015 aurait démontré l'efficacité à 86 % de ce médicament contre la contamination en prenant un cachet de Truvada le jour d'avant, le jour même et le jour d'après une relation sexuelle non protégée : En clair tu prends un médicament pour baiser !!!

Bon, déjà, il faut savoir que tu vas avoir une relation sexuelle la veille de celle-ci. Bon, pour certains, c'est simple mais j'en connais d'autres pour qui cela va être compliqué...Et j'en connais d'autres qui devront prendre tous les jours du Truvada...

Mais là où ce type de proposition de prévention me gêne c'est le concept même de cette prévention :

"Si tu veux baiser "normalement" - comme si utiliser une capote était anormal... pffff - il faut que tu prennes un médicament dont on sait, pour ceux qui le prenne déjà, les effets secondaires dévastateurs des molécules qui le composent (La liste des effets secondaires du Truvada est en fin d'article)."

Autre élément qui pourrait être dissuasif à moins de s'appeler Liliane Bettencourt ou Bill Gates, c'est le coût du Truvada :
520 € la boîte de 30 comprimés
17.33 le cachet !!!
Puisqu'il faut en prendre minimum 3,
cela fait le coup de bite à 51.99 €.
Allez, j’arrondis à 52 € !!! 
Soyons généreux avec les labos !!!

C'est super économique, non ?
Pour mémoire, une capote, c'est entre 0.25 € et 0.77 €...

Dans le cas d'une infection constatée et gérée médicalement, ce traitement est pris en charge à 100 % par la sécu mais dans le cas d'une utilisation "récréative", qui prendra en charge un tel coût ??? Qui en aura les moyens ?

Sans compter que ce satané virus a la fâcheuse faculté de muter facilement. Qu'adviendra-t-il de ce traitement lorsque le virus aura développé une résistance à ces molécules ?

Bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui, à mon avis, la prévention part en vrille :
  • parce que cette infection s'est terriblement banalisée,
  • parce que plus personne n'en parle d'un point de vue strictement médical et psychologique,
  • parce que partout, nous entendons de plus en plus que c'est une maladie chronique,
  • parce que les traitements sont très efficaces et que l'on meurt moins, voire plus du tout de cette saloperie.
Et là, je dis "STOP" !!!
  • C'est un traitement à vie !!!
  • C'est prendre des médicaments chimiques tous les jours !!!
  • C'est vivre avec la peur qu'un jour une molécule ne fonctionne plus parce que ce satané virus aura muté et aura développé une résistance !!!
  • C'est avoir peur qu'un cancer opportuniste fasse son apparition !!!
  • C'est être très souvent fatigué !!!
Alors :
Mesdames et messieurs les journalistes,
Mesdames et messieurs les professionnels de la médecine,
Mesdames et messieurs les requins des laboratoires pharmaceutique :

Arrêtez de banaliser, de minimaliser cette maladie, de la réduire à une question uniquement médicamenteuse. C'est autre chose de plus grave et d'emmerdant, de très emmerdant. Cela ne se résume pas à quelques grammes de chimie destructrice tous les jours...

Mesdames et messieurs les acteurs de prévention - dont j'ai fait partie pendant presque 15 ans : 

Reprenez-vous, rappelez-vous ce que nous avons vécu dans les années 80 et 90, ne vous laissez pas attendrir par de jolis discours rassurants des professionnels de santé et surtout des labos. Ce n'est pas à vous de dépister les gens et ce n'est pas à vous de conseiller le Truvada comme palliatif à la capote.

Je conclurai mon propos par une citation du 5ème élément :
"Le temps n'a pas d'importance,
seule la vie est importante"

Et bien, tout le sujet est là : La vie de tous est importante et principalement dans cette situation, une seule solution :
"La capote et les centres de dépistage".

Toute autre forme de solution est, à date et en l’état actuel des connaissances, au mieux une non-solution, au pire, la pire des solutions !!!
REPRENEZ-VOUS !!! 

Cela fait plus de 30 ans que nous attendons, la recherche a fait d'énormes progrès, nous ne partons plus en moins de 6 mois comme dans les années noires (80 et 90).

Je vais citer une association qui a beaucoup compter pour moi (elles se reconnaîtront) :
"BE PATIENT"

Effets secondaires "très glamour" du Truvada :
  • Troubles hématologiques et du système lymphatique : Fréquent : neutropénie
  • Troubles du système immunitaire : Fréquent : réaction allergique.
  • Troubles du métabolisme et de la nutrition : Très fréquent : hypophosphatémie. Fréquent : hyperglycémie, hypertriglycéridémie.
  • Troubles psychiatriques : Fréquent : insomnie, rêves anormaux.
  • Troubles du système nerveux : Très fréquent : céphalées, vertiges.
  • Troubles gastro-intestinaux : Très fréquent : diarrhée, vomissements, nausées. Fréquent : élévation des lipases sériques, élévation de l'amylase, y compris de l'amylase pancréatique, douleurs abdominales, dyspepsie, flatulences.
  • Troubles hépatobiliaires : Fréquent : augmentation des transaminases, hyperbilirubinémie.
  • Troubles cutanés et du tissu sous-cutané : Fréquent : urticaire, éruption vésiculobulleuse, éruption pustuleuse, éruption maculopapuleuse, prurit, éruption et dyschromie cutanée (hyperpigmentation).
  • Troubles musculosquelettiques et systémiques : Très fréquent : élévation de la créatine kinase.
  • Troubles généraux et anomalies au site d'administration : Fréquent : douleur, asthénie.
Ca donne envie, non ?