Pourquoi ce blog ?

Parce que je pense qu'un témoignage n'est jamais inutile et que plus personne ne parle de cette saloperie...


dimanche 29 novembre 2020

Les Cd4 et l'hôpital

Je vais prendre 2 minutes pour expliquer 2 choses.

  • L'importance des Cd4.
  • Les lits à l'hôpital.

L'importance des Cd4.

Mes derniers résultats ont affiché un nombre record depuis le début de mon "problème" : 811.

Voici l'échelle pour expliquer l'importance de ce chiffre.

Un humain en bonne santé, le nombre de Cd4 varie 500 à 1 500.

  • Entre 350 et 500/mm3, il n’y a qu’un léger déficit immunitaire,
  • Entre 200 et 350/mm3, il y a un déficit immunitaire réel, même s’il est insuffisant la plupart du temps pour entrer dans la phase sida,
  • En dessous de 200/mm3, le risque de sida est important. Un traitement antirétroviral doit être rapidement mis en place, ainsi qu’un traitement prophylactique des infections opportunistes.

A mon arrivée à l'hôpital en janvier 2014, il m'en restait 4...

En 1989, ce chiffre aurait été très probablement fatal. Les traitements peu efficaces ne combattaient pas suffisamment le virus, le corps n'avait pas le temps de refaire des Cd4 en nombre suffisant pour éviter toutes les infections opportunistes.

En 2014, il est inquiétant mais potentiellement moins dangereux. Les traitements agissant beaucoup plus efficacement sur le virus, l'organisme a le temps de reconstituer son stock.

Avec mon traitement, j'ai gagné en moyenne 9 Cd4 par mois. Autant dire que sans les traitements efficaces d'aujourd'hui, je n'en serais surement pas là... ou tout simplement pas là du tout.

Les lits de l'hôpital Lariboisière

Je suis suivi à l'hôpital de Lariboisière, un des plus grands hôpitaux de Paris, au service "Maladies infectieuses et tropicales"... En plein dans le service Covid donc.

En discutant avec ma médecin hospitalier, au demeurant très humaine et efficace, je lui demande comment se passe la gestion du Covid dans son hôpital et en particulier la gestion des lits.

Sa réponse m'a confirmé ce que je pensais.

L'état n'a pas ouvert de nouveaux lits. Il ferme des lits "peu utilisés" dans d'autres services pour les réaffecter au Covid.

Elle m'explique que c'est un vrai puzzle quotidien à assembler. Ils jonglent avec les lits "qui restes". Aucun nouveau lit, vraiment nouveau, n'a été ouvert depuis le début de la crise sanitaire.

C'est juste un témoignage de l'intérieur.

mercredi 25 novembre 2020

Enfin des résultats

Covid oblige, il a été très compliqué pour que je fasse mes prises de sang, les infirmières à domicile  et les labos surchargés étaient dans l'incapacité de faire les prélèvements.

 Etant classé dans les "personnes à risques", il n'était pas question que je me retrouve à l'hôpital en pleine pandémie, mon médecin m'avait accordé une ordonnance à domicile...

Examen fait, je revoyais mon médecin hospitalier pour la première fois depuis février.

Bon, tout va bien. Les Cd4 sont au plus haut. La charge virale est toujours indétectable et les ratios sont bons. Donc, tout va bien.


Le prochain rendez-vous est fixé en mai, en espérant que nous nous concentrerons sur autre chose que le covid.

Pendant cette période inédite, j'ai appris une chose : Je vis dans un désert d'analyse médicale. Je m'explique.

A chaque appel à une infirmière libérale du XVIIIème arrondissement, toujours les plus près de chez moi, j'essuyais systématiquement un refus avec le motif suivant :

"Vous êtes à plus de 12 minutes à pied du labo. Nous ne pouvons vous envoyer personne. De plus, nous ne faisons pas de prélèvement."

Après avoir fait le tour de infirmières autour de Barbès, elles étaient tous à plus de 12 minutes à pied. Je suis donc dans un désert d'analyses médicale en plein coeur de XVIIIème arrondissement. Surprenant, non ? Je n'ose imaginer ce qui se passe en province.

En revanche, les labos ont des infirmiers qui se déplacent.

Leçon :

- les infirmières à domicile ne font que des soins et aucun prélèvement.