Hier soir, il s'est passé quelque chose que je n'avais plus
connu depuis presque 2 ans :
"J'ai fait une
migraine carabinée."
Mais quel lien avec ma pathologie, objet de ce blog, me demanderez-vous ? A
vue de nez, pas grand chose sauf que mon médecin m'a dit lors de mes premières
visites, que le virus adorait le cerveau et que cela pouvait expliquer la
réapparition de mes migraines (j'explique le "réapparition" plus loin). Sauf que là, étant indétectable depuis juillet 2014, il n'y a aucune raison
qu'il soit responsable d'hier soir.
Il n'empêche, une demi-heure après m'être couché, je terminais de regarder
l'excellent film d'Audiard, "Un prophète", quand tout à coup, mon champ de
vision se rétrécit très violemment d'un coup et je me sens tout faible. C'est le
premier signe de l'arrivée de mes migraines.
Environ dix minutes après, un prisme apparaît en plein milieu de mon champ de
vision. Ce prisme grossit et finit par occulter l'intégralité de ma vue en 20
minutes. Traduction : au bout de 20 minutes, je ne vois plus rien. C’est
sûrement ce qu'il y a de plus angoissant.
D'habitude, cela s'arrête à ce stade… mais pas cette fois. Des fourmillements
apparaissent dans ma main gauche m'empêchant de la poser. Imaginez que l'on vous
pose sur la main des milliers d'aiguilles et que l'on appuie... Après les
fourmillements, survient une brève paralysie de la main gauche pendant que ces
épouvantables fourmillements montent dans le nez et dans la partie gauche de la
bouche qui finit, elle aussi, par se paralyser momentanément.
Une fois ce blocage passé, je prends mon courage à deux mains, me lève et
demande à mon mari une chose : de me donner un somnifère afin de m'assommer le plus vite
possible et de ne pas sentir la suite : les maux de têtes.
Il me propose dans la foulée de me poser sur la tête un petit coussin en graines de lin que
j'ai en permanence au congélateur, c'est très efficace, ça ne soigne pas mais ça
soulage (dans mon état, j'avais oublié ce petit coussin miracle, acquis à la Foire de Paris, il y a 3 ans... Un achat intelligent...).
J'arrive à m'endormir rapidement après avoir retrouvé
l'intégralité de ma vue et l'usage de ma main gauche et de la partie gauche de
mon visage. Pendant ce genre de nuit, je ne fais aucun rêve...
Et comme à chaque fois, le matin, je me lève avec un mal de tête que
j'illustrerais de la manière suivante :
"J'ai un
marteau-piqueur dans le lobe droit de mon cerveau..."
Oui, quand c'est ma partie gauche (main et visage) qui se bloque, c'est à
droite que j'ai mal et inversement. Il parait que c'est logique...
En revanche, il y a un symptôme que je n'ai pas : je ne vomis pas. C'est
toujours ça d'évité mais c'est, semble-t-il, très courant...
En plus, cerisier sur le gâteau (figure de style), ayant une petite crève qui me fait tousser de
temps en temps, à chaque quinte de toux, c'est un coup de marteau en plus...
Il existe bien un traitement mais je refuse de le prendre car les effets
secondaires sont encore pires que le mal de tête. J'en ai parlé à mon médecin
traitant en lui décrivant l'état dans lequel j'étais et il m'a dit : "Oui, c'est
normal, les Triptans (car il s'agit de ces nouvelles molécules) vous mettent
dans le même état qu'un héroïnomane en phase de descente..." Super !!! Très peu
pour moi, je préfère avoir mal que de me légumiser pendant plusieurs heures... Ah, c'est vrai, ça marche bien, trop bien même. Vous ne sentez plus rien mais vous ne sentez plus rien pour rien... Vous ressemblez à un truc posé là, surement par erreur... Non, merci...
Voilà, ceci est un petit témoignage d'un migraineux qui a vécu ces terribles
migraines de 10 à 22 ans et de 39 à aujourd'hui. J'ai eu un petit répit de 17
ans pendant lesquels j'ai cru que le problème était réglé, mais non, elles sont
toujours là, les garces...
Au fait, lorsque j'entends des personnes dire : "j'ai une migraine
épouvantable", je leur demande souvent quels sont les symptômes et la plupart du
temps cela s'avère être de simples maux de tête qu'un Doliprane ou un
Efféralgan calmera. Une migraine, cela vous cloue au lit, dans le silence et
sans aucune lumière...
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